Comme un vitrail contemporain...
C’est en pénétrant dans le wagon peint intégralement par Maxime Drouet que se révèle toute la beauté et l’univers presque mystique de son travail. A la manière d’une cathédrale, le train devient un temple où chaque vitre prend l’apparence d’un vitrail contemporain. L’opacité de la peinture plonge le train dans une obscurité, où la lumière naturelle extérieure vient frapper chaque vitre et en dévoile les couleurs et les motifs sous un nouveau jour. Un lieu où l’on se perd dans la contemplation, où la notion du temps s’envole à la manière de ses longs trajets ferroviaires où notre esprit vagabonde quand l’on regarde par la fenêtre et que l’on voit le paysage défiler.
Chaque ambiance créée sous les bombes de peinture de Maxime Drouet, dépend de l’extérieur. Une œuvre figurative, représentant des personnages ou du lettrage, se morcèle depuis l’intérieur n’en voyant plus que des fragments. Du figuratif tout devient abstrait. Invisible depuis l’extérieur, à cause de leur pouvoir couvrant, chaque « trait » de bombe se révèle à la lumière. C’est toute la dynamique et le mouvement caché et le geste de l’artiste qui ressortent ainsi.
Si de prime abord le travail de Maxime Drouet peut sembler aléatoire, il n’en est rien. C’est le fruit d’années d’expérimentations et d’échecs pour parvenir à ce résultat, pour enfin réussir à maîtriser le chaos qui naît lorsque l’on perce une bombe aérosol et que l’on en libère toute la pression et la peinture.
Maxime dispose pour ce fait de toutes sortes d’outils pour percer ses bombes et créer des ouvertures différentes et ainsi jouer sur la quantité de peinture libérée, la puissance du jet et la diffusion. Le choix des bombes est tout aussi important, il faut choisir judicieusement les couleurs, mais aussi les marques. Elles peuvent être plus transparentes, plus liquides, plus opaques. Tout au final est une question de juste dosage et d’équilibre pour obtenir une belle transparence des vitres. Trop de peinture et la vitre devient opaque, pas assez et on perçoit trop l’extérieur.